Caro et cie

Vivante, forte et capable…

L’humain est fait pour marcher. C’est d’ailleurs en marchant qu’il a envahi la terre entière… Le jour où il s’est mis sur ses deux pieds, debout, les dés étaient jetés.  Cette habitude sommeille en nous, même si notre survie n’en dépend plus. Pour certains, cela devient un besoin.

Enfant, je courais dans les bois sur les talons de mon père. Il ne m’épargnait pas, je m’adaptais et suivais son rythme. Déjà, j’avais conscience qu’un chemin se créait devant moi; contourne cette racine, grimpe ce rocher, saute de pierre en pierre, accélère sur le plat, ralentis sur les parcours accidentés, ne perds pas papa… Le temps s’évaporait;  je me sentais en symbiose avec ce qui m’entourait. Réellement là. Dans le moment présent.

En vieillissant, arpenter les sentiers est demeuré une activité importante. Seule ou avec Pat, la randonnée est au coeur de mes voyages, la certitude que je vais plus loin dans ma découverte des contrées explorées m’habite… Je ne compte plus les kilomètres parcourus. Entre autres choses, j’ai emprunté le sentier de « sentinel dome» à Yosemite, souffert en montant et descendant le mont Lafayette, grimpé Gros Morne à Terre -Neuve en escaladant une coulée de  moraine, effectué la magnifique boucle du mont Albert menant après le sommet dans la vallée de Petit Pied le dinosaure…

À Terre-Neuve, en 2009, une nouvelle ère a vu le jour… Alors que nous étions presque arrivés à Western Pound, après avoir traversé des tourbières, nous avons vu, Pat et moi, un couple traverser la rivière avec  sacs à dos et vivres pour passer quelques jours dans l’arrière-pays. Une étincelle s’est allumée. Que dis-je, une volcan est entré en éruption… Je voulais, moi aussi,  vivre une telle aventure…

Pour ce faire, il faut de l’équipement…

Avec ma première paie, j’ai acheté une tente de randonnée ultra-légère… Au fil du temps, je nous ai équipés afin que nous puissions vivre ces merveilleuses opportunités. En solo, j’ai voyagé au Pérou et fait des treks dans la vallée du Huascaran et dans la vallée de Larès (en route pour le Matchu Pitchu). En famille, nous avons fait la traversée des Mc Gerrigles dans le parc de la Gaspésie, vécu trois jours de raquettes dans le parc du Mont Tremblant (Pimbina), effectué une section du sentier des Caps dans Charlevoix, exploré l’Île aux Lièvres au large de Rivière-du-Loup. Malgré les difficultés inhérentes au parcours, aux aléas du temps, au poids de nos sacs et à l’élaboration de nos menus pour qu’ils soient nourrissants et suffisants, marcher rend heureux et, au même titre que les sports extrêmes, une addiction se créer. Toutefois, à moins de rencontrer un ours, les chances de recevoir une décharge d’adrénaline sont minces… Là s’arrête la comparaison.

Du coup, je cherche un mot pour représenter ce que m’apporte la longue randonnée. Ce qui la rend addictive. Un seul mot. Du genre: sauter en parachute = adrénaline…

J’y réfléchis depuis trois semaines et je n’y arrive pas.

Cependant, j’ai assez réfléchi pour affirmer que lorsque je randonne quelques jours, avec mon sac à dos, je me sens vivante, forte et capable. Je suis responsable de fournir des efforts soutenus, de me nourrir, de m’abriter pour la nuit. Je suis capable  de gravir des montagnes, de marcher dans la boue et de porter tout ce poids.  D’oublier cette charge reposant sur mon dos.  De progresser, sans casser, sans me décourager, vers l’arrivée au rythme de mes pas et de mes pensées….

Le plus étrange, c’est que j’en veux encore et encore…

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juillet 30, 2015 Posted by | Uncategorized | , | Laisser un commentaire

Plaisir matinal

Quelle surprise, ce matin, de voir,  dans ma boite de courriel, qu’il y avait eu de l’activité sur le mur de mon Facebook de prof (que je n’utilise que de manière pédagogique). Je vais y jeter un oeil. Que lis-je?  Le message d’une élève me demandant si je serais leur prof finalement cette année appuyée par d’autres…

C’est que… À la fin de l’année, ils se sont mis à souhaiter que je sois leur prof à nouveau. Ils m’ont écrit des statuts à ce sujet, m’ont émue en classe en le verbalisant…  Je leur ai bien expliqué le principe de l’ancienneté et de la liste de priorité, mais, certains rêvent encore.  Flatteur!   Toutefois, souhaiter ardemment quelque chose et de le voir se réaliser à force de l’avoir visualisé, bof, c’est une théorie pour vendre des livres mes chers élèves…

Disons, je l’avoue, que cela me fait vraiment plaisir…

août 13, 2012 Posted by | Divers | 3 commentaires

Qu’est-ce qui fait de nous un prof ou pas?

Qu’est-ce qui fait de nous un prof ou pas?

On peut s’imaginer créer des cours tous plus intéressants les uns que les autres, enseigner clairement des notions et des concepts que les élèves comprendront très rapidement, interagir avec ces derniers harmonieusement, intervenir toujours de la meilleure façon qui soit, corriger avec bonheur des dizaines et des dizaines de travaux…

On peut s’imaginer, certes. Mais la réalité se présente à nous crument, dans l’action, une fois la plus grande partie de nos études terminées. En effet, les élèves ne sont pas toujours silencieux et parfaits. Planifier demande beaucoup de temps surtout si on est créative et pleine d’idées. Corriger devient parfois harassant, surtout quand on fait beaucoup travailler les élèves. Faire apprendre aux élèves demande beaucoup de finesse et d’inventivité quand on veut qu’ils restent intéressés. C’est devant eux, seulement à ce moment-là, qu’on sait si on l’étoffe pour enseigner ou pas… Il y a tant de variables : les élèves, nous, le programme, la manière de l’aborder.

Depuis un bon bout de temps, mes élèves se régulaient d’eux-mêmes en 15 secondes lorsque la cloche sonnait; ils m’écoutaient intensément même lorsque je leur ai servi le cours le plus théorique et plate de l’année (ce n’est pas ma méthode habituelle); ils embarquaient dans mes projets à deux pieds joints; ils m’invitaient à me joindre à eux pour diner ou faire des activités lors de notre séjour à Québec…  Pourquoi ? Je me suis posée la question, mais ils m’ont donné la réponse à la fin de l’année. Certes, il faut une bonne dose de talent, beaucoup de discernement et une personnalité qui saura capter l’intérêt des adolescents devant nous quand on enseigne au secondaire, mais ce sont eux qui ont fait de moi l’enseignante qu’ils m’ont décrite affectueusement, sans que je leur demande, à la fin de l’année. Ils m’ont fait pleurer, en prenant la parole à tour de rôle et en me confiant qu’ils ont eu l’impression d’arrêter de faire du surplace parce qu’ils ont décidé d’avancer avec moi que ce soit en grammaire, en lecture, en écriture; qu’ils ont aimé les projets sur les sujets controversés, sur la poésie engagée et sur la cyberdépendance à la suite de la lecture du roman Fahrenheit 451 de Ray Bradbury parce qu’ils s’y sont engagés, confiants; qu’ils étaient contents de venir en français; qu’ils avaient l’impression que j’étais contente d’être avec eux…

Bref, pour que tout fonctionne, l’ingrédient gagnant; c’est l’attachement et le respect des élèves envers l’enseignante et de cette dernière envers eux.

Si j’ai été bonne, c’est grâce à nous (à eux et à moi)…

P.S. Je me sens tellement à ma place, c’est incroyable que je n’aie pas pensé à faire ce métier à l’âge de 20 ans; dire qu’à ce moment-là,  j’ai étudié en administration…

juillet 2, 2012 Posted by | J'enseigne | | 2 commentaires

Je suis la somme… de plein de choses…

Nous sommes la somme de ce que nous connaissons, du milieu dans lequel nous évoluons, des auteurs que nous avons lus, des romans qui nous ont marqués, des gens qui nous aiment et nous ont aimés, de l’histoire de l’humanité… Forcément, de la vision que nous en avons lorsque tous ces éléments s’entremêlent et prennent leur place dans notre esprit.

Voltaire, Rousseau, Bradbury, Orwell, Platon et sa caverne, Huxley, Poulin,Hébert, Nelligan, Miron, Ducharme, Piaget et bien d’autres… ont contribué à développer la personne que je suis, capable d’exercer ma propre liberté de penser.

Berthe, Téles, maman, papa, Pat, Alex, Phil, Charles, Sara, mes éléves… C’est grâce à leur amour et à notre complicité que  j’ai acquis cette confiance en moi qui m’anime chaque jour et qui font de moi une meilleure personne…

Et tous ces cours d’histoire que j’ai suivis tout au long de mes formations collégiales et universitaires.  Ils me permettent de remettre le présent en contexte, de réfléchir aux enjeux et de me positionner dans une perspective d’ouverture sur l’humanité.

Bref, je suis la somme de milliers de sourires, d’un nombre aussi important de discussions animées, d’une multitude de romans lus, des exposés magistraux de tous les profs qui ont croisé mon chemin et de cette possibilité de tout relier ensemble pour créer un tout et réfléchir par moi même au monde qui m’entoure, et ce, sans me laisser manipuler.

Mes élèves lisent Fahrenheit 451. Dans ce roman, Bradbury a imaginé une société dans laquelle posséder et lire des livres sont considérés comme des actes répressibles puisque les connaissances s’y trouvant peuvent amener la population à s’interroger, à réfléchir. De ce fait, il devient difficile pour les dirigeants de les manipuler et donc, de favoriser la surconsommation et la poursuite de la guerre que tous ignorent trop occupés à vivre leur bonheur illusoire…

Une oeuvre à relire par les temps qui courent…

Mai 3, 2012 Posted by | Uncategorized | Laisser un commentaire

Écoeurantite aigue qui donne envie d’écrire…

Je le sais…

Ça fait des mois que je n’ai pas écrit.

Pas écrit?

En fait, ce n’est pas tout à fait exact.

J’ai rédigé des travaux universitaires, des planifications de cours, des consignes de travail…

Mais rien pour moi. Pour moi. Pour moi… Pour moi, qui ai tellement de choses à dire que je manque littéralement de voix!

***

Pourtant, je suis retournée à Hunting Islande en Caroline du Sud cet automne. J’ai pédalé sur la plage avec Bobby, vu des dauphins se nourrir à quelques mètres de moi, mangé le meilleur « fish’n’ ship » du monde et stressé pas mal pour faire mon choix de cours attablée à  la taverne située juste l’autre côté du pont. Nous sommes retournés en Floride à Noël, avons farnienté un peu partout dans les Keys, paressé sur les plages de Key West et vécu le réveillon du jour de l’an dans cette ville carnavalesque. C’est là que mon fils m’a annoncé, alors que nous étions assis sur la galerie d’une poste de sauvetage par une belle soirée chaude de décembre, qu’il était gai. À 17 ans, avoir assez confiance en soi et en l’amour de ceux qui nous entourent pour faire une telle déclaration, ce doit être précieux pour un jeune à l’aube de sa vie adulte.

Comment ai-je réagi? Normalement! Mon fils, c’est mon fils. Il est extraordinaire beau, admirablement gentil, exceptionnellement ouvert, très sensible…   Il a beaucoup de courage et il ouvre la porte à d’autres adolescents qui ont moins confiance en eux, mais qui vivent les mêmes questionnements. Disons que la pomme n’est pas tombée à côté du pommier et qu’il tient de sa mère ( moi en l’occurrence) avec cette faculté de braver le regard des autres sans en être pour autant affecté. Pire, il a une mère qui peut, grâce à son métier d’enseignante, ouvrir la discussion avec ses élèves. Vous dire les confidences qui en découlent, et ce, de manière très naturelle, vous ne pouvez pas savoir… (et je ne vous le dirai pas….) Toutefois, j’ai dont de la difficulté à comprendre comment des parents peuvent ramener ce grand moment à eux-mêmes en pleurant et en acceptant mal l’orientation de leur enfant. Vous en doutez?  J’ai des p’tites nouvelles pour vous… Certains parents ont bien de la difficulté à aimer leur enfant plus que leur propre personne. Pour moi, c’est un fait. C’est tout… Je me suis beaucoup plus inquiétée de la rupture d’Alex après plus de cinq ans avec sa copine…

***

Pour en revenir à l’écriture, vous voyez, bien que j’aie vécu de nombreux rebondissements, mais je ne sais plus écrire. Une révolte gronde en moi, et malgré cela, jai l’impression de n’avoir rien à dire, à écrire.   Je suis un puit vide. Mais, dans le fond, j’ai  tellement de choses à dire… Tellement, que je n’ai plus de voix… Ma voix craque… devient rauque… C’est que j’entends tellement de bêtises autour de moi…

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On matraque nos enfants, on musèle la jeunesse, on se croirait dirigé par Big Brother…

Moi, ça me fait peur, m’enrage, me décourage…

Je ne me reconnais pas dans le discours qui m’entoure. Nous payons énormément d’impôt depuis des années… Jamais, il ne nous serait venu à l’idée d’être frustrés que cet argent serve à l’éducation de la jeune du Québec. JAMAIS!!!!  Quand j’entends des gens affirmer que ce sont les pauvres et la petite mère monoparentale qui paient pour les étudiants, j’ai envie de vomir. Ils ne paient pas d’impôt, ils en reçoivent… Ce sont nous, les personnes diplômées qui payons le plus…

Moi, ça me fait plaisir…

Ne venez surtout pas m’écoeurer avec la juste part.. Je pense que je vais mordre!!!!

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Je ne veux pas qu’on brutalise notre jeunesse, je veux qu’on l’écoute… Je ne tolère pas qu’on musèle la liberté d’expression (exprimée par des manifestations dans une société démocratique, eh, oui…) d’une partie de la population.

J’avais prévu, comme beaucoup d’autres, le dérapage que nous observons aujourd’hui.

Le résultat: cela m’a donné envie de me souvenir du mot de passe de mon blogue pour venir écrire quelques mots…

avril 20, 2012 Posted by | hausse des droits de scolarité | 3 commentaires

Le retour de Charles

Charles, mon fils de 16 ans, revient à peine d’Équateur… Il s’y est rendu dans le cadre d’un voyage étudiant ayant pour but  d’effectuer de l’aide humanitaire et de vivre dans les communautés locales.  Bien entendu, il a visité le fameux monument équatorial à latitude 0 00 et la ville coloniale de Quito,  déambulé dans le marché d’Otavalo réputé comme étant le plus coloré et apprécié du pays, marché autour du lac de cratère Cuicocha et monté à plus 4 800 mètres d’altitude dans le parc national du Cotopaxi (un volcan de 5 900 mètres), mais surtout… Il a vécu dans des communautés, travaillé dans les champs, rencontré des Équatoriens avec qui il a créé des liens, appris comment survivre en Amazonie en croquant des fourmis, dansé avec une Équatorienne, chassé une énorme araignée de la chambre d’une de ses enseignantes (les murs n’étaient pas fermés), chanté du Éric Lapointe et du Kaïn dans les Andes et s’est baigné dans le fleuve Napo… C’est si beau de l’écouter parler des gens qu’il a rencontrés, des journées d’aide humanitaire.

Il est plein de souvenirs, de vécu, d’anecdotes, d’expériences nouvelles et d’une grande envie de repartir… En fait, les premières paroles qu’il m’a dites hier en arrivant, c’est qu’il était triste de revenir, et que ce fut beaucoup trop court.

C’est qu’il est tombé dans le chaudron quand il était petit. Charles est un grand voyageur. À 16 ans, il a déjà visité la France, la Californie, le Nevada, les Maritimes, l’Est des États-Unis et l’Équateur… De plus, ce qu’il vient de vivre est, culturellement,  des plus dépaysant, j’en sais quelque chose.  Je suis convaincue qu’il sera différent en regard de cette expérience que bien des gens ne vivent même pas.

Charles m’a manqué. Il est, certes, quelque peu tragédien et colérique, mais ma relation avec lui est simple, amicale et sous le signe du partage. C’est la personne dans cette maison qui me ressemble le plus et avec qui j’ai le plus d’affinités: nous parlons, argumentons, rions, chantons, cuisinons… Alors, je fus quelque peu déçue de son silence lors de son voyage. En effet, pas de courriel ni de message sur Facebook, rien!   Toutefois, je comprenais qu’il était bien et que s’il s’était senti mal, il aurait eu envie de communiquer. D’ailleurs, au Pérou, deux jours avant mon retour, fiévreuse et nauséeuse, je n’avais qu’une envie : parler aux miens.

Il m’a confirmé qu’il s’était senti vraiment bien, même en altitude, et qu’il n’avait vraiment pas le gout de jouer du coude pour avoir deux minutes d’internet (les trois nuits où ils ont couché à Quito).  Il veut effacer son compte Facebook et, tenez-vous bien, il a laissé son iPhone à la maison ce matin…

Je pense que mon fils a changé… 😉

octobre 17, 2011 Posted by | Voyage | 4 commentaires

Stressée, vraiment stressée..

Je suis stressée et je perds mes cheveux….

Je dors mal la nuit, mon coeur palpite et le hamster court et court dans ma tête….

Je panique, j’en ai trop à faire, je n’ai pas vraiment d’aide à la maison (à part Charles, celui qui a fait la description infernale)…

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À vous, femmes instruites, qui prenez la décision de rester à la maison pour faire la maternelle à vos enfants, les amener jouer dehors, leur faire apprendre la musique, leur faire de délicieux repas et collations vraiment, mais vraiment équilibrés…

Retournez travailler pendant qu’il est encore temps.

Ne les laissez prendre de mauvaises habitudes…

Ne devenez surtout, surtout, surtout, pas trop responsable et impliquée…

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Engueulez vos hommes… Faites leur prendre leurs responsabilités dès le départ… Ne laissez rien passer, sous prétextes que la vie est plus facile..

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Vous le regretterez et devrez redoubler d’ardeur pour vous affranchir de vos responsabilités…

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Je prédis, que dans quelques générations, les femmes mèneront le monde…

octobre 3, 2011 Posted by | j'assume, j'en ai marre | 7 commentaires

Folle ou surmenée?

Charles, mon fils parfait, avait énormément de difficulté à écrire, en devoir, une description.

«Prends un membre de la famille, caricature ses traits physiques et psychologiques et le tour sera joué, lui suggérai-je…  tiens, prends-moi, tu vas certainement être inspiré.»

***

Titre : Mère folle ou surmenée?

Je n’avais pas fait cinq pas depuis que j’eus traversé la porte d’entrée que cette femme aux cheveux gris, gras et sales m’assaillait déjà avec ses ordres à n’en plus finir, tel un démon sorti de l’enfer.  Sur son visage autrefois fin et délicat, on pouvait percevoir le manque intense et apparent de sommeil, dû au travail intense et compulsif que ses études en enseignement du français exigeaient d’elle. « Charles, lave la salle de bain. Toi, nettoie les vitres. Esclave, passe l’aspirateur. Moins que rien, vas ramasser la merde du chien. », s’amusait-elle à me dire avec un sourire malicieux finement peint sur ses lèvres rouge écarlate. Cette femme avait tout un caractère, le moindre petit problème déclenchait en elle une furie digne d’un cataclysme. Croyez-moi, mieux valait être à l’abri lorsque ce tyran était de mauvais poil. Bien qu’elle ne mesure qu’à peine 5 pieds 2 pouces, elle peut tout de même terrasser n’importe qu’elle armoire à glace mit sur son chemin lorsqu’elle est d’humeur maussade… De plus, elle vit dans un environnement répugnant, couvert de livres, de retailles de crayons et de tasses à café, duquel une odeur fétide et rance émane. Comme on dit, le milieu dans lequel nous vivons représente la personne que nous sommes réellement! Et puis finalement, viennent les fins de session et cette chose répugnante redevient enfin une merveilleuse mère attentionnée et pleine de vie.

Je t’aime maman!

septembre 30, 2011 Posted by | j'assume, je ris, je vante mes enfants | 9 commentaires

Ode à septembre…

J’adore cette époque de l’année. Je voudrais qu’elle s’éternise un peu avant que tout devienne gris, triste, endormi.

Mais pour le moment, le vert prédomine toujours, le soleil encore plein de vigueur nous fait penser aux belles journées d’été et le lac illumine toujours les alentours de cette lumière unique qui est la sienne (il n’a toujours pas mis son costume déprimant d’automne).

Bon, il y a bien des tonnes d’araignées qui tissent leur toile entre la maison et ma table de patio, sur les rebords des fenêtres ou sur les boites à fleurs, cependant, ici c’est la capitale des maringouins, elles sont donc reines dans leur univers et je leur voue un culte de reconnaissance pour tous ceux qu’elles attrapent dans leurs filets et dévorent.

Le soir, on se glisse dans le spa, à l’abri des regards de notre cour entourée d’arbres en admirant le ciel étoilé qui, en septembre, semble plus clair déjà…

L’air est frais, mais se réchauffe l’après-midi. Je dors, abrillée sous ma couette, la fenêtre entrouverte. Il fait si frais que Bill se glisse sous les couvertures en me coinçant entre lui et Pat, Bobby, quant à lui, avec sa grosse fourrure de caniche pas rasé, se blottit contre moi au pied du lit.

J’aime septembre…

septembre 19, 2011 Posted by | je pense, je raconte..., Septembre | 6 commentaires

Courageuse?

On me dit courageuse de suivre une deuxième formation universitaire, et encore plus, de côtoyer des jeunes adultes dans le cadre de mes cours… Cette ritournelle, je l’ai entendue souvent depuis trois ans. En fait, je pense que ça énerve davantage mes interlocuteurs que moi-même…

Jamais, jamais je n’ai eu cette idée en tête. Eux (les autres étudiants), trouvent-ils difficile (curieux, voire même bizarre) de côtoyer une femme d’âge mûr aux cheveux gris? Quelle discussion stérile !  En effet, il y a bien des jeunes et des moins jeunes qui m’énervent, mais c’est plus une question de personnalité et d’attitude que d’âge. Et puis forcément,  je dois donner de l’urticaire à certains d’entre eux. Ainsi va la vie!

Pour ma part, je les trouve cultivés, dynamiques, volubiles, créatifs et pleins de promesses de ce que demain peut leur offrir…

À la fin de mon premier BAC, je ne suis même pas allée au bal des finissants. Je ne connaissais personne (ou presque), nous étions beaucoup trop nombreux…  J’ai reçu mon diplôme par la poste, mes parents ont fait un party pour célébrer l’évènement, je m’y sentais extérieure, car j’étais nouvellement maman de mon deuxième fils (j’ai fini mon bac en gestion enceinte jusqu’aux oreilles), mon diplôme est encadré, car des amis m’ont donné un certificat cadeau pour que je le fasse… Une formation très contingentée (à l’époque, aujourd’hui, je n’en ai aucune idée), mais très anonyme, contrairement à ma formation de profe de français (on se suit tous pendant quatre ans).

Cet après-midi, alors que j’attendais en file avec des étudiantes de ma cohorte de l’âge de mon fils Alex, l’une d’entre elles m’a dit : « Tu vas venir au bal, hein Caro? » Je n’avais jamais envisagé cette possibilité. J’avoue que ça me tente… Un BAC de quatre ans, c’est quelque chose…

On verra… 😉

septembre 7, 2011 Posted by | je vais à l'université | 5 commentaires